La Grande Mosquée de Paris veut faire du procès contre « Charlie Hebdo »un cas d’école

    La Justice peut-elle garantir la ” d_fense de la dignit_ du culte musulman ” ? Le pr_sident du Conseil fran_ais du culte musulman (CFCM), _galement recteur de la Grande Mosqu_e de Paris, Dalil Boubakeur en est persuad_. Le proc_s qui s’ouvre, mercredi 7 f_vrier, contre Charlie Hebdo, suite _ la publication par le journal des caricatures de dessinateurs danois mettant en sc_ne le proph_te Mahomet en est une illustration : la Grande Mosqu_e de Paris et l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) ont d_pos_ une plainte contre le magazine fran_ais pour ” injure publique _ l’_gard d’un groupe de personnes _ raison de leur religion “. Pour M. Boubakeur, cette d_cision s’inscrit dans une strat_gie assum_e de mise en place de garde-fou, afin de ” prot_ger les musulmans des abus insultants “. Il _voque _ cet _gard les pratiques mises en oeuvre par la ” Licra – Ligue contre le racisme et l’antis_mitisme et les organisations repr_sentatives de la communaut_ juive ” qui, ” depuis des ann_es attaquent syst_matiquement ” les propos antis_mites ou racistes. Ce parall_le est contest_ par Michel Zaoui, avocat, membre de la commission juridique de la Licra et du bureau du Conseil repr_sentatif des institutions juives de France (CRIF). ” M. Boubakeur commet une confusion absolue, dit-il, la Licra ou une organisation juive n’a jamais poursuivi en justice une action ou un dessin relevant du blasph_me ou tournant la religion en d_rision. Au nom de la la_cit_, il faut faire la distinction entre la religion et ceux qui la pratiquent. Aussi p_nible que cela puisse _tre pour les croyants, on doit pouvoir dire ce que l’on veut de la religion. Or, dans les caricatures – sur Mahomet – , la religion est vis_e, pas les musulmans. ” CONFUSION ” Nous ne r_clamons pas le r_tablissement du d_lit de blasph_me, insiste Me Chems-Eddine Hafiz, avocat de la Mosqu_e de Paris. Mais nous estimons qu’avec la publication des caricatures, Charlie Hebdo a voulu cr_er la confusion entre islam et terrorisme. Ce proc_s est l’occasion de mener un effort de p_dagogie et d’afficher notre volont_ de r_agir d_s qu’il est port_ atteinte _ la dignit_ des musulmans. Nous poussons les organisations musulmanes _ agir en justice d_s qu’elles se sentent l_s_es. ” La d_cision des organisations musulmanes s’inscrit dans un contexte plus g_n_ral de recours judiciaires li_s _ des affaires religieuses. ” Alors que l’on constate au niveau europ_en une souplesse de plus en plus grande des tribunaux en mati_re de libert_ d’expression, souligne Me Zaoui, la France demeure en retrait en ce qui concerne le fait religieux. Et l’on peut craindre une frilosit_ des d_cisions rendues au nom de la “paix sociale”. ” En avril 2005, la cour d’appel de Paris avait confirm_ l’interdiction d’une affiche publicitaire s’inspirant de la C_ne, au motif qu’elle constituait ” un acte d’intrusion agressive et gratuite dans le tr_fonds des croyances intimes “. Cette d_cision a finalement _t_ cass_e par la Cour de cassation en novembre 2006.

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    Sources