“Les Musulmans en Europe et les defis de l’enseignement Islamique”
L’Union européenne, avec ses 27 États, s’étend désormais aux pays de l’Europe de l’Est qui entretiennent une relation avec l’islam et sa civilisation ancrée dans l’histoire. De ce fait, le nombre de musulmans en Europe – près de 50 millions aujourd’hui – s’est considérablement accru, avec son lot de fantasmes sur la “possible islamisation” du vieux continent.
Il y a quelques semaines, le journal “Belgique libre” diffusait par exemple un article déclarant que Bruxelles – dont les musulmans constituent le tiers des habitants – sera musulmane dans vingt ans. Olivier Service, chercheur en sociologie à l’université Catholique de Louvain, considère pour sa part que d’ici quinze à vingt ans, les musulmans seront majoritaires en nombre en Belgique du fait de leur croissance démographique.
Le journal français “le Figaro”, quant à lui, écrit que le nom “Mohammed” est devenu, depuis l’année 2001, le premier nom dans les classes.
Enfin, une étude réalisée par l’Organisation du Centre de Recherche Chrétienne à Londres, mentionne que le nombre de croyants fréquentant les mosquées en Grande Bretagne dépasse largement celui chrétiens fréquentant les églises en Angleterre et aux Pays de Galle. Si ce processus se poursuivait, on comptera 678000 personnes assistant à l’office dominical en 2020 pour 683000 musulmans assistant à la prière du vendredi.
L’ensemble de ces points de vue conforte l’idée d’une présence relativement récente et perçue comme intrusive des musulmans en Europe. Pourtant, au plan historique, dès le début du vingtième siècle les États européens ont puisé une main-d’œuvre dans les anciennes colonies, surtout dans les pays musulmans. La France s’appuyait sur son vivier d’Afrique du Nord et sub-saharienne. Au même moment, la Grande-Bretagne s’appuyait sur le sous-continent Indien (Pakistan et Bangladesh). Au début des années 1960, l’Allemagne développera une politique d’utilisation de la main-d’œuvre turque et, plus récemment, ce sont les pays du sud de l’Europe, tels que l’Espagne et l’Italie, qui recruteront la main d’œuvre du sud méditerranéen.
Un second aspect de l’émigration à prédominance musulmane vers l’Europe, assez souvent occulté d’ailleurs, est celui des “cerveaux” ambitieux formés aux sciences des pays développés et spécialisés dans différents domaines. Avec le temps, ces émigrés sont devenus des cadres nationaux collaborant parfois à l’orientation de l’enseignement par la gestion d’établissements scientifiques et pédagogiques en Europe. Ces intellectuels ont, d’une certaine façon, imposé la présence de l’islam en tant que culture, doctrine et prédication. Certains, parmi ces intellectuels, alimentent les réflexions concernant les nouvelles doctrines islamiques spécialisées en matière de minorités, d’intérêts prioritaires, d’environnement ou encore de citoyenneté.